Les concepts de la CIH, vus par le Dr P. CHARPENTIER :La déficience est un concept différent de celui du diagnostic médical. Il se situe en aval, au niveau des séquelles. En effet le concept pasteurien envisageait un système linéaire avec un agent causal et comme conséquence une maladie. Ainsi si on supprimait l'agent causal, on espérait faire disparaître la maladie. Cette conception ne permettait pas de prendre en compte les séquelles de cette maladie lorsqu'elle était guérie comme une poliomyélite, une acromégalie, une gangrène du membre inférieur ou lorsqu'elle ne guérissait pas mais évoluait sur le mode chronique : le SIDA, la polyarthrite rhumatoïde, la lombalgie. Dans les années 80, un nouveau concept a été proposé par GROSSIORD et WOOD incluant le concept Pasteurien mais le développant sur la notion de Handicap. 3 niveaux y sont décrits. Ils partent du sujet avec ses déficiences, passent par les Incapacités, c'est à dire les difficultés fonctionnelles de l'Homme avec ses déficiences et son environnement proche(distance de la main), pour aboutir au désavantage, rencontre de l'individu et de son environnement.
Les 3 niveaux de handicap décrits ci-dessus par le Dr P. CHARPENTIER correspondent respectivement aux chapitres 1, 2 et 3 de ce rapport :
Handicap visuel : Le principal handicap visuel est la cécité.
C'est un des handicaps qui pose le plus problème quant à
l'accès à l'internet car l'interface la plus utilisée
est l'écran. Il est possible d'y remédier en partie à
l'aide du braille, mais le braille fonctionne en mode texte (à part
systèmes expérimentaux) et les interfaces utilisateurs sont
très majoritairement développées en mode graphique.
De plus les interfaces braille s'adaptent principalement aux ordinateurs,
alors que l'internet est désormais aussi véhiculé
par des bornes spécialisées, les téléphones
portables...
La malvoyance pose moins de problèmes dans la mesure où
l'on peut tout de même utiliser écran à l'aide d'outils
tels que les loupes ou les élargisseurs d'écran. Cependant,
ces outils sont quasiment exclusivement réservés aux ordinateurs.
La perte d'un œil ne pose, bien évidement, aucun problème.
Handicap auditif : La surdité est un problème grave
au point de vue relationnel avec les autres individus, car si l'on n'entend
pas, on ne peut pas apprendre à parler. D'ailleurs les sourds muets
étaient, avant le langage des signes, considérés comme
déficients mentaux. Comme la majorité des gens ne parlent
pas le langage des signes, l'internet peut devenir en quelque sorte un
nouvel outil de communication pour ce type de handicap car il s'est très
largement répandu depuis 1996. Pour l'instant, la surdité
n'est pas un handicap vis à vis de l'internet mis à part
les vidéos non sous-titrées et la musique. Cependant l'arrivée
future de la voix sur IP sera une des applications majeures de l'internet,
inaccessible malheureusement aux sourds.
Les malentendants peuvent tout à fait profiter pleinement de
l'internet, pourvu qu'ils soient équipés des systèmes
d'amplification auditive classique, sauf cas particuliers (sifflements
dans les oreilles, etc...).
Handicap physique : Les différents handicaps physiques sont très vastes (cf CIH). Trivialement, le handicap moteur n'entrave en rien l'accès à l'internet. Les autres handicaps peuvent être des paralysies, des problèmes d'articulations, d'amputation ou autres. Ces déficiences peuvent être localisées au niveau des doigts, poignet, avant bras, coudes, bras, épaules, torse, cou... Contrairement aux handicaps visuels ou auditifs où la réception d'informations est déficiente, il s'agit ici d'un problème de transmission. En effet ces handicaps, dans leur globalité, entravent l'utilisation des périphériques nécessaires pour transmettre de l'information vers la machine et donc l'internet : claviers, souris... Nous examinerons ces problèmes au cas par cas dans le deuxième chapitre, quand nous énumérerons les solutions apportées (utilisation de joysticks, reconnaissance vocale...).
Problèmes cognitifs : Les problèmes cognitifs peuvent avoir plusieurs origines :